Les besoins du SDIS 72 face à l’IA : retour d’expérience des équipes

Introduction

Lorsque l’on parle d’intelligence artificielle dans le secteur public, on imagine souvent une décision impulsée par la direction ou les élus. Mais au sein du SDIS 72, ce sont aussi les agents eux-mêmes qui ont exprimé des besoins concrets et immédiats.

L’audit mené a mis en évidence des attentes précises : réduire la lourdeur administrative, améliorer l’accès à l’information, faciliter l’analyse de données et renforcer la communication. Ces demandes reflètent le quotidien des équipes opérationnelles et administratives, confrontées à des tâches répétitives qui consomment un temps considérable.

Cet article propose un retour d’expérience sur les besoins identifiés par les équipes du SDIS 72, qui voient dans l’IA un levier pratique pour améliorer leur efficacité au quotidien.


Des tâches administratives trop chronophages

Le premier constat partagé par les agents est le poids des tâches administratives. Chaque année, plus de 3 000 arrêtés RH doivent être produits et suivis. La répétition de ces actes prend un temps considérable et mobilise fortement les équipes.

À cela s’ajoute la préparation fastidieuse des marchés publics, avec la rédaction et la vérification de pièces administratives complexes, ou encore la gestion du pointage entre comptes administratifs et comptes de gestion. Des tâches nécessaires mais peu valorisantes, qui grignotent des heures précieuses.

Enfin, la rédaction et la retranscription de comptes rendus mobilisent encore plusieurs jours de travail, malgré l’utilisation ponctuelle de solutions de transcription. Les agents soulignent l’intérêt d’outils capables de fluidifier ce processus et de réduire la charge.


Un accès à l’information qui doit être simplifié

L’accès rapide à la bonne information reste une difficulté partagée. Retrouver un document spécifique – une procédure, un règlement ou une fiche technique – peut prendre du temps, faute d’outils adaptés.

L’intranet actuel est perçu comme peu efficace : il est mal alimenté, redondant avec d’autres systèmes et peu consulté par les agents. L’idée d’un moteur de recherche en langage naturel revient régulièrement : pouvoir poser une question simple et obtenir immédiatement la bonne réponse apparaît comme un besoin prioritaire.


L’analyse de données, un enjeu clé pour la décision

La question des données est centrale. Les responsables expriment la difficulté à extraire et analyser les informations issues de systèmes multiples (RH, finances, matériel, formation). Produire des tableaux de bord fiables et pertinents reste une opération lente et complexe.

Les attentes se concentrent sur des outils capables d’automatiser une partie de ce travail : synthétiser les informations, analyser des exports de données et générer rapidement des indicateurs. Pour de nombreux agents, l’IA pourrait permettre de passer de plusieurs heures de traitement manuel à quelques minutes.


Communication et formation : un besoin d’agilité

Au-delà de l’administratif, la communication et la formation font partie des domaines où les équipes voient un potentiel immédiat.

En communication, le besoin de produire rapidement des supports est constant : visuels pour un congrès, revue de presse quotidienne, contenus pour les réseaux sociaux. Les équipes expriment le souhait de disposer d’outils agiles, capables de générer textes et images tout en respectant la charte graphique.

En formation, la demande porte sur la création de contenus pédagogiques (quiz, modules de formation à distance, supports adaptés aux risques locaux) et sur l’évaluation des stages. Les retours stagiaires, souvent volumineux, pourraient être synthétisés automatiquement pour générer des bilans plus rapides et plus lisibles.


Les inquiétudes exprimées par les agents

L’enthousiasme pour l’IA est réel, mais il s’accompagne de quelques inquiétudes.

La première concerne l’impact potentiel sur l’emploi : certains agents se demandent si l’automatisation de tâches ne risque pas de réduire les postes administratifs.

La deuxième porte sur la sécurité et la confidentialité des données. L’usage d’outils gratuits ou non encadrés inquiète particulièrement, notamment sur le risque de fuite d’informations sensibles.

Enfin, plusieurs équipes soulignent leur besoin d’accompagnement. Le niveau de maîtrise des outils numériques est hétérogène, et une partie des agents se dit peu à l’aise avec ces changements. Pour éviter un décalage entre services, ils insistent sur la nécessité d’un cadre commun et de formations adaptées.


Citation clé

Commandant Auriau :
« C’est la répétition des actes administratifs… plus de 3 000 arrêtés par an. Si on pouvait automatiser ne serait-ce qu’une partie, ce serait un gain énorme. »


Conclusion

Les besoins exprimés par les équipes du SDIS 72 montrent que l’IA est perçue avant tout comme un outil d’appui. Loin de l’image de la technologie futuriste, elle répond à des attentes très pragmatiques : gagner du temps, simplifier l’accès à l’information, améliorer l’analyse des données et soutenir la communication.

Ces témoignages confirment qu’une transformation réussie passe par l’écoute du terrain. Les agents savent où se situent leurs difficultés et voient dans l’IA une opportunité d’alléger leur quotidien.

Dans notre prochain article, nous nous pencherons sur les craintes et attentes liées à l’introduction de l’IA, et sur la manière dont elles peuvent être prises en compte pour assurer une adoption responsable et partagée. Sdis de France vous avez envie de faire une intégration de l’IA générative dans vos services contacter-nous.

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